Les classifications

  • La classification de l’OMS – CIM 10 « Troubles spécifiques du développement du langage et de la parole »
  • La classification du DSM IV « Déficiences du langage et de la parole »
  • La classification Misès « Troubles des fonctions instrumentales »
  • La réforme du guide barème (décret du 4.11.93)  »Les déficiences du langage et de la parole »
  • Nomenclature des déficiences – BO-EN A 1260 N°8 du 23.02.89 »Déficience de l’apprentissage du langage écrit ou parlé »

Mise en garde : ces classifications ne permettent pas de poser un diagnostic. « Cette procédure sémiologique est guidée par la volonté de traiter des déficits structurés », Dr C. L. GÉRARD,  L’Enfant dysphasique, éd. de Boeck Université, Bruxelles, 1993.

La dysphasie de type phonologique-syntaxique

  • une hypospontanéité
  • un trouble phonologique. Mots inintelligibles. Ces troubles se différencient de ceux des « retards simples » de la parole. En effet, ces derniers sont plutôt caractérisés par des simplifications, alors que les déformations faites par les enfants dysphasiques tendent vers des complexifications (leurs énoncés se complexifient)
  • parfois une dissociation automatico-volontaire. Lorsque, par exemple, la formulation d’un son est incorrecte en situation dirigée, mais est correcte en spontanée
  • des troubles praxiques oro-faciaux. Ils sont caractérisés par des difficultés à produire des sons verbaux, mais aussi à produire des gestes et leurs enchaînements
  • un trouble de l’encodage syntaxique. Il réside dans la difficulté à associer des mots alors qu’ils ont une bonne conscience de la syntaxe. Ces enfants sont très souvent « agrammatiques » (style télégraphique)
  • un vocabulaire restreint mais accessible. Il est lié à la sous-utilisation du langage et à leur difficulté conceptuelle
  • une compréhension peu perturbée. Elle ne doit pas être négligée. En effet, ces enfants ont pris l’habitude de comprendre beaucoup par le contexte. Leur niveau de compréhension est lié à la restriction de leur vocabulaire, un problème de mémoire verbale immédiate, des difficultés conceptuelles
  • une bonne « pragmatique » du langage. Le langage est informatif. Ce qu’ils disent à minima n’est pas déviant. Ils pallient par la mimique gestuelle ou faciale

EVOLUTION : Ils restent inintelligibles jusqu’à l’âge d’au moins 7/8 ans. Les difficultés massives sur le plan scolaire restent longtemps perturbés. Leur expression écrite reste limitée. A l’âge adulte, l’articulation est marquée, la syntaxe est souvent simple, les difficultés orthographiques persistent. Il ne faudra pas perdre de vue qu’ils peuvent continuer à avoir des difficultés à comprendre le langage élaboré (les publicités, les jeux de mots, les titres de journaux, les notions abstraites). L’utilisation du correcteur orthographique, voire d’un prédicteur de mots est un bon moyen de compensation.

La dysphasie de type production phonologique

Les difficultés sont essentiellement expressives.

  • Pas de réduction. Après stimulation, ce sont des enfants qui parlent normalement
  • Défaut d’intelligibilité
  • Troubles praxiques oro-faciaux. Ils sont variables. les difficultés se situent au niveau de l’enchaînement des gestes
  • Troubles de l’encodage syntaxique. Les productions sont de type dyssyntaxique
  • Manque du mot. Il se manifeste par des conduites d’approche ou des « évitements » de situation de communication verbale
  • Bonne compréhension verbale
  • Le langage est informatif
  • Trouble de la concaténation. Ce sont des difficultés au niveau des enchaînements des tâches séquentielles
  • Troubles associés. ils peuvent rencontrer des difficultés graphiques et des troubles visuo-constructifs

EVOLUTION : Ces enfants ont une grande conscience de leur trouble. La communication orale et écrite s’améliore sur le plan verbal (la phonologie est meilleure, mais la difficulté à trouver leur mot persiste ; ils ont moins de difficultés dans les notions abstraites) et sur le plan écrit, on note une dysorthographie plus ou moins importante. 

La dysphasie réceptive

Les difficultés se situent principalement au niveau du décodage.

  • Trouble phonologique. Petits, ils sont inintelligibles. Ils ont du mal à différencier certains sons : ils n’ont pas d’image auditive claire et précise
  • Trouble de l’expression syntaxique. Leur langage devient dyssyntaxique en situation dirigée
  • Manque du mot. Ces enfants ont du mal à trouver leur mot aussi bien en situation dirigée qu’en spontanée
  • Trouble important de la compréhension
  • Leur langage est peu informatif. Leur discours est incohérent et redondant

EVOLUTION : Au fil des années, ils vont utiliser des compensations. Le déficit au niveau du vocabulaire persiste. Ces enfants sont rivés au concret. Le langage écrit reste longtemps non-fonctionnel.

La dysphasie lexicale-syntaxique (ou mnésique)

  • Pas d’hypospontanéité
  • Pas de trouble phonologique
  • Pas de troubles oro-faciaux
  • Manque du mot. Ces enfants sont en permanence à la recherche de leurs mots et de la structure de leurs phrases
  • Trouble de l’expression. Informativité et syntaxe sont perturbés
  • Trouble de la compréhension. Il est dépendant de la longueur des énoncés

EVOLUTION : Ces enfants apprennent à lire, mais restent gênés par leur problème de mémorisation et par leurs difficultés à trouver leurs mots.

La dysphasie sémantique-pragmatique

C’est en situation dirigée que l’on relève :

  • Un choix de vocabulaire adéquat
  • Un trouble de compréhension
  • Un trouble de l’informativité

EVOLUTION : Le discours restera marqué par l’utilisation de formes plaquées.